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Les dieux et Les déesses qui sommeillent en nous

Selon la théorie de l’inconscient collectif de Jung, les mêmes archétypes, avec leurs caractères repérables, se manifestent dans diverses civilisations.

Ainsi, en étudiant des mythes très éloignés dans le temps et dans l’espace, le spécialiste identifiera des similitudes frappantes, des figures récurrentes. Retrouve-t-on les mêmes récits fondamentaux dans des civilisations qui n’ont pas eu de contacts ? C’est en tout cas une voie de recherche.

Mais en admettant de telles similitudes, prouveraient-elles l’existence de ces archétypes au-delà du monde physique, dans un plan spirituel? On pourrait attribuer ces mythèmes à des traumatismes semblables chez tous les humains (théorie freudienne), ou à des événements très anciens; par exemple le récit attesté partout d’un déluge primordial serait le souvenir d’une catastrophe préhistorique (une au moins, peut-être plusieurs).

Pourtant, Jung a montré que les grands mythes faisaient irruption dans l’inconscient sans qu’on puisse expliquer leur présence par transmission culturelle. Il décrit à plusieurs reprises ses patients qui voient en rêves ou en vision des images et des mythes primordiaux qu’ils n’avaient jamais appris.

Citons un cas important : Jung rencontre un malade souffrant d’hallucinations, qui prétend détenir le secret de l’origine du vent : « Le soleil a un phallus sur le côté, et les mouvements de ce membre créent le vent! », raconte le malade. Quelques temps après, Jung reçoit une publication historique très pointue, ouvrage d’un savant qui traite la mythologie mithriaque. Et là, que découvre-t-il ? Sur un papyrus grec très ancien, ignoré du public, il est dit que le vent sort d’un tube suspendu au soleil ! Bien sûr, aucune relation entre le malade et les historiens. Le livre en question n’était pas non plus dans la bibliothèque de l’hôpital. Alors ? Comment expliquer la présence d’une séquence mythique entière dans le délire de ce patient ? L’hypothèse de la cryptomnésie (on lit un document puis on l’oublie et il resurgit dans nos rêves etc.) serait insuffisante pour rendre compte de plusieurs cas étudiés par Jung.

Une autre explication consiste à affirmer l’existence d’une mémoire ancestrale de l’humanité, chacun d’entre-nous ayant engrammé de façon innée certaines images. Dans quelles circonvolutions cérébrales situera-t-on des séquences mythiques entières? Serait-ce une mémoire génétique, héritée de l’espèce et due à des millions d’expériences accumulées? L’hypothèse d’une telle mémoire de l’espèce pourrait rendre compte de peurs essentielles, ou d’images simples – cauchemars avec des monstres titanesques par exemple (explicables par le contact entre les premiers hommes et divers animaux effrayants). Mais il n’est pas crédible d’expliquer ainsi des séquences complexes, des récits comportant de nombreux éléments ou encore la vision de personnages archétypaux.

Le monde intérieur, lorsqu’il reflète de tels mythes, peut difficilement être réduit à une collection de fantaisies privées. Alors? Il reste l’hypothèse de la télépathie généralisée : mais dans quel espace les informations télépathiques s’échangent-elles? On sait que ce n’est pas l’espace physique, puisque aucune onde classique ne suffit pour expliquer la télépathie.

En considérant le riche matériel rapporté par l’école jungienne, les NDE (Near-Death Experiences), les entités communiquant en vision des informations exactes, les rêves partagés, nous devons supposer un “plan” avec son espace, ses lois et sa consistance, différent du monde physique ordinaire.

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