L’autocompassion est le contraire de nier ou de refouler ses sentiments. C’est par l’observation bienveillante de soi que l’on ouvre son cœur et que l’on apprend à accueillir ce qui est en soi. Je vous expliquerai plus loin comment mettre l’autocompassion en pratique pour libérer vos émotions négatives et ainsi certaines souffrances intérieures.
Le terme pali pour la compassion dans le bouddhisme est karuna. Elle est considérée comme l’une des quatre qualités à cultiver par les pratiquants bouddhistes avec la bonté, la joie et l’équanimité. Ces qualités sont les perfections naturelles de l’esprit qui se manifestent lorsque l’on lâche prise sur tous les autres états intérieurs : l’ignorance, l’attachement, la colère, la jalousie, la peur, le stress, etc.

Pour moi, l’autocompassion me permet de réaliser que toutes mes négativités intérieures restent en moi tant que je ne les regarde pas en face et que je ne les libère pas. La force qui me permet de vivre cette libération, c’est la compassion.
Au fur et à mesure de notre vie, on accumule plein de négativités en nous comme des sacs de déchets oubliés dans un coin de notre maison. L’exercice de l’autocompassion nous permet non seulement de voir avec bienveillance, mais également de façon lucide l’état de notre demeure intérieure. Parfois, on constate qu’il est temps de faire un grand ménage! 😉
Une des méthodes traditionnelles pour faire ce grand ménage est connue sous le nom tibétain de tonglen.

Voici comment pratiquer :
Étape 1
Assoyez-vous un instant dans un état d’ouverture et de calme. Prenez quelques respirations profondes et déposez-vous dans l’espace du cœur. Retrouver une qualité de tendresse et de douceur en vous.
Étape 2
Imaginez un espace de lumière dans votre cœur. Respirez dans cette lumière un court instant. Cette lumière est votre qualité d’amour et de compassion pour vous-même et les autres. Elle est radieuse, immaculée et indestructible.
Étape 3
Concentrez-vous sur toute situation douloureuse ou stressante que vous vivez. Traditionnellement, vous pratiqueriez sur une personne qui vous est chère et que vous souhaitez aider. Cependant, il est facilitant, de commencer par le faire pour votre propre douleur.
Étape 4
Pour chaque situation et expérience douloureuse, vous regardez votre souffrance avec compassion comme une mère qui regarde son enfant souffrir. Vous contactez cette partie vulnérable et blessée en vous. Ensuite, vous générez la compassion. Doucement, vous allez inspirer cette douleur, sous forme de fumée, et vous la faites disparaitre au cœur. La lumière du cœur, comme l’amour, soulage toutes les souffrances. À la fin de la pratique, il ne reste qu’un état inébranlable de compassion pour la personne que vous êtes. Vous réalisez que vous êtes digne d’amour tout en continuant de vous tromper, d’apprendre et de continuer à évoluer.
Le tonglen peut s’étendre à l’infini. Au fil de la pratique, votre compassion s’étend naturellement avec le temps, tout comme votre prise de conscience. Au fur et à mesure que vous pratiquez, progressivement à votre propre rythme, vous serez surpris de vous trouver de plus en plus capable d’être là pour les autres, même dans des situations qui semblaient auparavant impossibles et de vous regarder, même dans vos défauts, avec une compassion véritable.