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Et qui vont vous surprendre!

Le Bouddha historique, connu sous le nom de Siddhârta Gautama, a dit de nombreuses choses au cours de sa longue vie. Comme moi, vous avez peut-être déjà lu une citation de Bouddha qui vous a laissé perplexe ou même confus. Vous vous êtes peut-être même dit : « A-t-il vraiment dit cela? ».

Le moine Thanissaro Bhikkhu, un traducteur qualifié des paroles du Bouddha, l’a pensé également. Dans cet article, découvrez cinq erreurs surprenantes que l’on entend souvent au sujet des enseignements bouddhistes relevées par ce moine érudit.

1. La vie est souffrance.

C’est l’un des plus grands mensonges concernant le bouddhisme. Bouddha n’a jamais dit que l’existence est souffrance. Cette affirmation est considérée vraie simplement parce qu’elle est répétée tout le temps.

L’expression «La vie est souffrance» est censée exprimer la première noble vérité du Bouddha. En fait, la première noble vérité énumère simplement les choses de la vie qui constituent la souffrance : «La naissance est pénible, le vieillissement est pénible, la mort est stressante; le chagrin, les lamentations, la douleur, la détresse et le désespoir sont différentes formes de souffrances.» (citation de Samyutta Nikaya, Les discours groupés du Bouddha, 56.11)

La vie, vous le remarquerez, n’est pas sur la liste. 😉

Il y a donc dans la vie, des sources de souffrances multiples et possibles. Et pour s’en libérer, il y a un chemin. Les autres nobles vérités démontrent qu’il y a plus dans la vie que la simple souffrance : il y a l’origine de la souffrance, la cessation de la souffrance et le chemin de la pratique menant à la cessation de la souffrance également, le nirvana.

2. Il n’y a pas de moi.

C’est l’autre grand mensonge.

«La seule fois où on a demandé directement à Bouddha s’il y avait ou non un soi, il a refusé de répondre» (Samyutta Nikaya 44.10).

Dans le texte Majjhima Nikaya (les Discours de longueur moyenne du Bouddha), il a déclaré que les points de vue «J’ai un moi» et «Je n’ai pas de moi» sont tous deux faux et à l’origine dans la souffrance. Lorsque Bouddha a enseigné le non-soi (anatta), il recommandait une stratégie pour surmonter l’attachement, une façon de couper la tendance de l’esprit à s’accrocher aux choses en les revendiquant à partir de notre ego comme «moi» ou «mien».

Le Bouddha n’a jamais dit non plus qu’«il n’y a pas de moi». Il a refusé de s’impliquer dans la question de savoir si une sorte de moi existe ou n’existe pas. Pour lui, la vraie question est de découvrir les origines de la souffrance en «soi» et les chemins de la libération.

Il a ensuite enseigné les agrégats des formes et de la pensée pour nous faire réaliser que la saisie du soi, qui peut se comprendre comme l’importance démesurée que nous accordons au «je», est source de souffrance et de dualité.

3. L’amour passé n’est qu’un souvenir. L’amour futur n’est qu’un rêve. Le véritable amour est ici et maintenant.

On retrouve ce genre de phrase dans les médias sociaux partout en ce moment. Celle-ci est très populaire. C’est tellement sans rapport avec tout ce que le Bouddha a dit que je n’ai aucune idée de ce qu’aurait pu être l’inspiration originale.

Bouddha a enseigné la distinction entre l’attachement et l’AMOUR. Le premier est source de souffrance et le second est perfection de l’esprit. Si nous résumons, l’attachement se définit comme le désir de recevoir du plaisir/du bonheur de l’autre. L’amour lui, se définit comme le désir de voir l’autre heureux et de contribuer à son bonheur.

4. Tout est impermanent.

Je dois avouer que j’utilise moi-même parfois de cette affirmation dans mes enseignements lorsque je prends un raccourci. 😉 Elle permet de contempler et de prendre conscience de la LOI de l’impermanence. Elle mérite cependant d’être nuancée.

Si tout change, alors la seule façon d’échapper à la souffrance serait d’accepter que tout est éphémère. Cela suggère même d’arrêter d’essayer d’améliorer les choses ou d’essayer de trouver un bonheur durable. Un message assez pessimiste, n’est-ce pas?

Heureusement, le Bouddha a simplement dit que toutes les choses fabriquées sont impermanentes. Tout ce qui est perçu par les six sens est fabriqué, dans le sens où il est façonné par des conditions, à la fois externes et internes.

Ah oui, vous avez remarqué que j’ai écrit six sens, vous avez bien lu. L’esprit, par ses « fabrications mentales », est également considéré comme un sens.

LA bonne nouvelle est qu’il y a quelque chose de non fabriqué que vous pouvez expérimenter, et c’est le nirvana. Comme l’a dit le Bouddha, le nirvana est le bonheur ultime (Dhammapada 203) – libre de tout changement, libre de la mort, libre de toutes limitations. C’est pourquoi il a enseigné que le chemin de libération menant au nirvana s’emprunte par la sagesse et la pratique de la méditation.

(Voir le Majjhima Nikaya, les Discours de longueur moyenne du Bouddha, 49, et le Samyutta Nikaya, les Discours groupés du Bouddha, 43, pour en savoir plus.)

5. La souffrance vient de la résistance au changement.

Encore une fois, cette affirmation est un dérivé ou une interprétation des enseignements de Bouddha, mais il n’a jamais dit ça. En fait, Bouddha a dit que les gens souffrent parce qu’ils s’identifient à des choses qui changent. Lorsque l’esprit est suffisamment fort pour ne plus avoir besoin de s’identifier à quoi que ce soit, c’est alors qu’il n’y a plus de souffrance. (Samyutta Nikaya 22:1.)

Cette affirmation est davantage une invitation à réaliser les éléments impermanents auxquels nous nous identifions : l’opinion des autres, notre apparence physique, notre statut social, nos biens matériels, etc.

Et vous, quel mensonge vous a le plus surpris?

Namaste,

MARTIN 🙏

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